Sophie Berveiller, enseignante-chercheuse au laboratoire LEM 3 du campus de Metz, s’est lancée en septembre 2021 dans un nouveau projet au synchrotron européen (ESRF) à Grenoble.
Quel est l’objectif de ton projet ?
L’objectif du projet est la reconstruction en 3 dimensions de la microstructure de matériaux métalliques : à partir de données de diffraction du rayonnement synchrotron, on peut obtenir la forme des grains et leur position dans un échantillon. On a donc un jumeau numérique d’une éprouvette réelle. Je travaille actuellement sur un alliage à mémoire de forme qui est utilisé dans l’industrie aérospatiale ; on reconstruit un essai de traction qui a été réalisé sous rayonnement. Les expériences sont très courtes : en quelques jours, on acquiert plusieurs teraoctets de donnés ; le post-traitement prend de quelques mois à plus d’un an.
Quels sont les résultats du projet à mi-parcours ?
Durant ces six premiers mois, nous avons adapté une première série d’algorithme de reconstruction à ces alliages ce qui a donné des résultats assez satisfaisants ; un deuxième algorithme, qui prend en compte la déformation du matériau, sera testé d’ici à fin juin.
C’est également une très bonne expérience humaine. Tous les échanges au quotidien se font en anglais : l’équipe qui m’accueille est composée de huit personnes (dont trois femmes) de six nationalités différentes. Il est intéressant de voir leur analyse du système de recherche français.
Conserves-tu beaucoup d’interactions avec le campus de Metz ?
Boris Piotrowski, ingénieur de recherche du campus, est partie prenante de ce projet. Il utilise le jumeau numérique et le rentre dans des simulations par éléments finis. On peut ainsi comparer tous les résultats expérimentaux et numériques.
D’autre part, je continue à suivre mes doctorants et à assurer les CM de matériaux que j’essaie de faire au moins une fois sur deux en présentiel.
Que représente pour toi les insignes d’Officier dans l’Ordre des Palmes Académique que tu as reçu le 8 avril ?
C’est un titre honorifique qui est décerné par le ministère de l’Education Nationale sur proposition des campus. C’est une reconnaissance de l’école pour l’implication en pédagogie et la participation active à la vie et aux instances de l’école. Christophe Lescalier, enseignant chercheur que j’ai choisi comme parrain, me fera l’honneur de me remettre les insignes lors de l’AG du personnel.
