Jeanne Bartoletti et Estelle Carton suivent le Programme Grande Ecole sur le campus Arts et Métiers d’Aix-en-Provence, l’une en première année et l’autre en deuxième année.
Repérée très jeune ou passionnée sur le tard, elles nous expliquent ce qui les motive et les rend fières et comment elles ont pu trouver sur le campus du soutien pour continuer à vivre leurs passions.
Laissons la parole à Jeanne.
Jeanne, comment s’est déroulé ton parcours sportif ?
J'ai découvert le volley-ball à l'âge de 7 ans, à l'Union Vigonza (Italie). Accompagnée de mes amies, nous avons été vite surclassées, devenant rapidement de potentiels espoirs du club. De retour en France, ces résultats m'ont motivée à me réinscrire cette fois-ci à l'Etudiant Club Orléans où j'ai rejoint une équipe qui m'aura accompagnée jusqu'à la terminale. A la fin de la terminale, j'ai décidé d'arrêter le volley pour me consacrer entièrement à mes études. Finalement, en redoublant ma deuxième année de classe préparatoire, je ne pouvais me passer d'un an de plus de volley. Je me suis donc inscrite au Paris Amicale Camou où j'ai pu m'entraîner avec la Nationale 3. Aujourd'hui, je suis inscrite au club du Pays d'Aix Venelles où je joue en Prénationale en faisant des entraînements de Nationale 2 à côté.
A travers différentes coupes de France, j'ai pu voyager un peu partout dans le pays et découvrir plein de monde dans le milieu du volley, j'ai adoré.
De quoi es-tu la plus fière ?
Je suis très heureuse d'avoir été dans une équipe à Orléans qui n'a jamais baissé les bras, j'ai beaucoup appris avec elle en termes de combativité et j'en suis très fière. Par exemple, on peut perdre un premier set 25-3, on peut gagner le suivant puis le tie-break et se qualifier pour les quarts de finale de coupe de France. En beach volley, ma coéquipière et moi perdions 9-20 et finalement, nous avons gagné le set 22-20 !
Comment allier sport et études de haut niveau ?
Tout est question d'organisation. Il faut apprendre à rentabiliser chaque instant. Personnellement, j'ai dû faire une croix sur les moments où je « chill », comme on dit. Dès la fin des cours, je file au gymnase. Si le trajet se fait en transport en commun, pourquoi pas réviser pendant le trajet. On peut avoir le cas inverse : être à la salle de musculation avec des fiches sur les machines. Quand je pars le week-end aux matchs à l'extérieur, je travaille souvent pendant le trajet, en ayant adapté mes méthodes de travail pour que celles-ci collent avec l'environnement de travail que j'ai lors de ces déplacements. Par exemple, j'ai appris à réviser avec des méthodes beaucoup plus visuelles et auditives, de manière à ce que je n'ai pas trop à écrire.
Comment Arts et Métiers te permet d’atteindre tes objectifs ?
Arts et Métiers n'est pas une école initialement prévue pour accueillir des sportifs de haut niveau, mais finalement elle est très attentive aux talents de ces élèves et à l'écoute de ces derniers pour éventuellement s'adapter. J'ai beaucoup apprécié qu'on m'ait mise à l'aise dès le début de l'année pour ne pas avoir honte de ma passion et que je n'hésite pas à en parler pour trouver le meilleur équilibre avec une aide éventuelle de l'école.
Laissons maintenant la parole à Estelle.
Estelle, comment s’est déroulé ton parcours sportif (depuis le choix de ce sport jusqu’à l’obtention de ton niveau actuel) ?
J’ai commencé la pratique du Krav Maga relativement tard. Au lycée, je cherchais un sport qui me permettrait de me défouler et de découvrir un milieu qui m’était inconnu. Personne dans mon entourage ne pratique de sport de combat. J’ai beaucoup aimé ce sport, car je le trouve complet, il mêle cardio, endurance et réflexion. Les techniques que l’on apprend sont réalistes, et les mouvements sont logiques. Contrairement à la course à pied (que j’adore aussi), c’est un sport qui nécessite une totale concentration, et donc de ne pas penser aux examens, par exemple.
J’ai continué à pratiquer ce sport pendant le lycée, puis pendant mes années de classe préparatoire durant lesquelles j’ai obtenu la ceinture noire.
De quoi es-tu la plus fière ?
Je crois que ce dont je suis la plus fière, c’est d’avoir osé commencer un sport de combat alors que je ne connaissais personne et n’avais aucune connaissance dans le domaine. Au début, personne ne me croyait quand je disais que je pratiquais le Krav Maga, mais volontaire et persévérante, j’ai ainsi beaucoup progressé. Je remercie mon club Krav Maga Sdu06 et ses instructeurs d’avoir rendu cela possible.
Comment allier sport et études de haut niveau ?
Je pense que c’est le sport qui m’a permis de réussir scolairement. Ça m’a appris à être efficace et d’apprendre à m’organiser. Il est vrai que les études ont limité le nombre d’entraînements que je pouvais suivre (un à deux par semaine), ce que j’ai compensé en partie avec la pratique de la course à pied qui peut se pratiquer de n’importe où et n’importe quand.
Tu as poursuivi ta pratique en compétition, comment Arts et Métiers t’a permis d’atteindre tes objectifs ?
En première année, j’ai continué la pratique du Krav Maga. Cela m’a demandé beaucoup d’investissement, car mon club étant à Nice, je devais faire le trajet tous les week-ends pour pouvoir faire un entrainement par semaine. J’ai néanmoins eu l’opportunité de participer aux championnats de France.
Arts et Métiers a accepté que je passe un examen en décalé pour que je puisse partir pour les championnats.
J’ai gagné avec Sandrine, mon binôme, la compétition technique en senior féminine. Revenir avec un titre de championne de France est une sacrée récompense.
Cette année, j’ai été contrainte d’arrêter car je ne pouvais plus faire les allers-retours le week-end. Je continue néanmoins la course à pied. Mon prochain marathon est prévu le 7 avril. J’espère pouvoir reprendre l’année prochaine.
Je pense que c’est le sport qui m’a permis de réussir scolairement. Ça m’a appris à être efficace et d’apprendre à m’organiser.
Félicitations à toutes les deux !
