Une année de césure pour une expérience humanitaire

Louis Lacroix
Témoignage
International
Vie étudiante

Comme beaucoup d’étudiants, Louis s’est accordé une parenthèse avant de finir ses études.
L’an dernier, il a choisi de demander une année de césure pour se consacrer à un projet personnel qui lui tenait à cœur. Retour sur une expérience enrichissante à tous points de vue.

Quel est ton parcours universitaire ? Ta place dans ta promotion ?

Après deux années en classe préparatoire aux grandes écoles, j’ai intégré les Arts et Métiers sur le campus d’Aix-en-Provence, où j’y ai passé deux ans. Parallèlement à ma formation, je me suis impliqué en tant que président de l’association de photographie et membre du Cercle des élèves.

Ensuite, j’ai décidé de demander une année de césure pour me concentrer sur un projet personnel : une mission humanitaire à l’international. 
Désormais, je suis étudiant en double diplôme avec l’IAE Aix-Marseille pour un master en management des entreprises. Cela va me permettre de maîtriser plus en profondeur le management et la gestion de projet.

Pourquoi avoir pris une année de césure ?

Durant mes deux premières années de formation sur le campus, j’ai découvert de nombreuses disciplines académiques, et une grande fraternité au sein de la communauté des Gadz’Arts. Cependant, après ces deux années, je ne savais pas toujours pas comment orienter ma troisième année entre les nombreuses expertises offertes et mon souhait de vivre une expérience personnelle d’ouverture sur le monde. 
J’ai donc demandé à faire une année de césure. Mon projet : faire un stage puis une mission humanitaire à l’international. Il ne me restait plus qu’à trouver la mission et l’organisme avec lequel partir, le stage étant déjà trouvé. 

Comment as-tu organisé ton année de césure ? 

Au début, j’ai fait un stage de 3 mois en entreprise chez Assystem afin de découvrir le métier d’ingénieur et dans l’espoir qu’il m’aide à m’orienter pour la suite. J’ai donc pu appliquer les enseignements reçus aux Arts et Métiers, à de vrais problèmes industriels. Grâce à ce stage, j’ai compris que la gestion de projet me correspond plus que le travail en bureau d’études. 

Ensuite, j’ai cherché à m’investir d’une autre manière. Le service est une valeur du mouvement scout auquel j’appartiens. J’ai décidé de partir 6 mois en mission humanitaire.

L’idée d’avoir pleinement le temps de découvrir, de comprendre et de m’habituer à une culture qui m’était totalement étrangère m’enthousiasmait beaucoup. 

J’ai eu un peu de mal à trouver une ONG qui ne soit pas du « volontourisme », volontariat pendant lequel les bénévoles n’ont pas de réelles missions et ne sont là que pour apporter de l’argent. Ce genre de voyage est très onéreux pour 6 mois.

Par chance, j’ai trouvé une ONG très sérieuse « Pour un Sourire d’Enfant » ( www.pse.ong) au Cambodge. Depuis plus de 25 ans, PSE a pour mission de sortir les enfants cambodgiens de l’extrême misère et de les conduire à un métier qualifié, digne et correctement rémunéré, à travers la prise en charge globale de leurs besoins et des programmes de scolarisation allant de la petite enfance aux formations professionnelles. Leur devise est : « de la misère … à un métier ». Cette année, ce sont plus de 6 500 enfants qui bénéficient de ces programmes !

Raconte-nous ton expérience !

J’ai travaillé au sein de l’Institut de Formation Professionnelle (PSE-I) dans l’école de Gestion et Vente (School of Business) en tant qu’assistant du directeur.

Mes missions étaient diverses : organiser des conférences avec des intervenants internationaux, assister le corps enseignant pour les visites d’entreprises, corriger les CV des élèves, implémenter des programmes de mentorat, planifier des entretiens blancs pour entraîner les élèves.

Mais mon apport en tant que volontaire ne s’arrête pas ! J’ai pu participer à de nombreuses autres actions : s’occuper de bébés à la PMI (protection maternelle infantile), donner des cours le soir à des élèves, participer à des activités scouts le week-end … Globalement, j’étais très occupé pendant mes 6 mois.

Que retires-tu de ton expérience ? 

Cette expérience était fabuleuse ! 

C’était un gros défi pour moi de partir aussi longtemps aussi loin : arriver dans un nouveau pays où je ne connais personne, avec une langue qui m’est inconnue et une culture si différente.

Mais l’accueil s’est très bien passé et je me suis très rapidement intégré. J’ai également eu l’occasion de visiter une bonne partie du pays, ce qui est très enrichissant et la chance d’apprendre les bases de la langue locale : le khmer. Ainsi, la discussion était beaucoup simple et surtout, je n’ai plus un simple « touriste » mais quelqu’un qui cherche à découvrir la culture locale.

La partie la plus enrichissante et passionnante est les rencontres avec les étudiants : ils ont tous une histoire difficile, mais font de leur mieux pour travailler, car ils savent que c’est leur seul moyen de s’en sortir. 

J’ai pu créer de vraies amitiés avec eux, élèves comme staff. Les aurevoirs étaient très tristes. Je n’ai qu’une envie, c’est d’y retourner pour revoir les étudiants et voir leur progression.

Et si c’était à refaire ?

Je ne peux qu’encourager les étudiants qui aimeraient se lancer dans une mission humanitaire ! Ils ne le regretteront pas. Mais il faut se renseigner très sérieusement sur l’organisation en amont.

Je trouve pertinent pour les étudiants indécis sur leur orientation de prendre une année de césure. En effet, cela laisse le temps et la possibilité de faire un stage plus long.

Ensuite, si l’occasion se présente, j’aimerais beaucoup repartir au Cambodge, en tant que VIE (volontaire international en entreprise) ou VSI (volontaire de solidarité internationale).

 

Phénomène émergent, de plus en plus d’étudiants interrompent temporairement leurs études pour se consacrer à des projets professionnels ou personnels. Certains partent à l'étranger, font du bénévolat ou du volontariat, un stage, ou travaillent.  Arts et Métiers propose pour les étudiants du Programme Grande Ecole ce dispositif appelé « césure » et l’accorde aux étudiants qui le demandent, en fonction du projet qu’ils portent. Une année de césure n’est pas un congé sabbatique.
Pour plus d’infos, se rapprocher sur service Scolarité PGE. Les apprentis, quant à eux, ne peuvent réglementairement pas bénéficier de ce type de dispositif.

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