Selon vous qu’est-ce qui émet le plus de CO2 ? Suivre des cours en présentiel ou à distance ?

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Pour répondre à cette question, des étudiants du programme Grande Ecole du campus d'Angers ont mené un projet pédagogique de 2e année. 

Prendre en compte les émissions de gaz à effet de serre et la qualité d’enseignement 

L’objectif de cette étude était de quantifier et comparer les émissions de gaz à effet de serre des cours réalisés à distance et sur le campus. L’enjeu : apporter des réponses, un outil d’aide à la décision pour éclairer la direction du campus sur l’opportunité ou non de mettre en place des évolutions sur les modalités pédagogiques. Tout en gardant à l’esprit un maintien de la qualité des enseignements et une réduction des émissions de CO2.  
« Au-delà des baisses d’émissions de gaz à effet de serre l’étude se basait également sur la qualité de l’enseignement pour rester attractif et intéressant pour les étudiants », explique Adrien Salomé, enseignant, qui a piloté ce projet avec Guillaume Grampeix.

Quatre scénarios possibles  

Pour savoir quel modèle pédagogique (présentiel ou distanciel) apparait comme le plus vertueux d’un point de vue des émissions de Gaz à effet de serre pour le campus Arts et Métiers d’Angers, une première étude s’est focalisée sur les postes majoritaires d’émissions de CO2 pour chacun des modèles.  Dans cette étude le trajet domicile/campus des personnels et des étudiants a été pris en compte (voiture, transport en commun, vélo…) ainsi que les besoins en chauffage et l’éclairage du campus pour quatre catégories de salles : cours magistral, enseignement dirigé, travaux pratiques et TP dans les ateliers.
La même chose a été réalisée pour les logements étudiants avec la création d’un logement étudiant type. « Suivre les cours à distance implique souvent une surconsommation de chauffage et d’électricité des logements étudiants, souvent avec des chaudières moins performantes que celle du campus qui est reliée au réseau de chaleur de la ville d’Angers », explique Adrien Salomé. Enfin l’étude évalue également l’utilisation de la consommation numérique des outils numérique (postes informatiques et flux teams) que ce soit pour des cours en présentiel ou à distance. 


En parallèle, une seconde étude au travers d’un sondage diffusé aux étudiants et aux enseignants du campus met en exergue l’intérêt pédagogique et la pertinence des cours selon le modèle pédagogique (présentiel ou distanciel) et selon la catégorie de cours. « Pour chacun des modèles, sur le campus ou cours à distance, nous avons émis des hypothèses sur la capacité à moduler le chauffage, la lumière selon la saison été ou hiver. Nous avons également créé une semaine type dans l’emploi du temps en tenant compte de la maquette pédagogique », précise Adrien. 


Quatre scénarios ont ainsi été évalués : 100% de cours à distance, 100% des cours sur le campus, ½ journée par semaine à distance ou 1 journée par semaine à distance, et ce pour chaque modèle et format pédagogique. 

Des résultats qui sortent des idées préconçues 

Nous avons pu visualiser que l’hiver il y a plus de consommation de chauffage chez les étudiants pour suivre les cours à distance par rapport à la consommation de chauffage sur le campus. C’est donc plus écologique de venir sur le campus suivre les cours que d’être chez soi et en plus l’intérêt pédagogique est plus élevé car le cours est beaucoup plus interactif qu’à distance !


Pour l’exemple de la semaine 100% à distance, ce scénario implique moins de consommation de gaz à effet de serre dû au transport mais la consommation de chauffage explose pour la saison d’hiver. Par ailleurs suivre les cours uniquement à distance n’est pas intéressant. 

Concernant le scénario 4 jours en présentiel et 1 jour à distance, il pourrait y avoir un intérêt l’été car une journée de transport est supprimée mais en revanche l’hiver, la tendance est d’émettre plus de gaz à effet de serre car les étudiants chauffent plus chez eux que la consommation du campus.

Finalement, en prenant en compte les émissions chez les étudiants et sur le campus, le meilleur scénario pour le campus d’Angers serait de favoriser massivement les cours en présentiel pendant la période hivernale et d’établir des solutions à distance pendant la période printemps/été. Ceci permettrait de limiter les émissions de GES des activités pédagogiques sans atteindre les objectifs de réductions massives des accords de Paris pour 2050. Mais cela ne constitue qu’un des leviers d’actions possible. Ce modèle répond à la fois aux enjeux énergétiques et à l’intérêt pédagogique des cours.


Ce projet pédagogique a été présenté à la direction générale d’Arts et Métiers ainsi qu’à l’ESSCA et à l’université d’Angers qui se posent les mêmes questions et souhaitent s’appuyer sur cette méthodologie. En 2023, d’autres projets pédagogiques en lien avec les enjeux de développement durable vont être menées au sujet de la low-tech pour imaginer des solutions plus simple et moins émettrices de CO2.

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