Rencontre avec deux ingénieurs qui ont choisi d'intégrer l'incubateur Arts et Métiers du campus de Paris pour développer leur startup deeptech santé.
Quentin Jacquemin (SYROBO) : « Le réseau des laboratoires de recherche d'Arts et Métiers est une garantie d’expertise dans la plupart des domaines scientifiques »
Quel est ton projet ?
Ma startup s'appelle SYROBO. Je l’ai créée en 2021 à l'issue d'un master orienté recherche (SAR) et d'un doctorat à Arts et Métiers sous la direction du professeur Nazih Mechbal. Nous sommes trois associés, deux chirurgiens urologues de l'hôpital Tenon et moi-même.
Le système développé est un robot endoscopique qui réalise un diagnostic du cancer de la vessie par reconstruction 3D de la paroi vésicale.
Contrairement à l’existant, ce système garantit l’observation de la totalité de la vessie du patient, évitant ainsi la propagation du cancer.
De plus, dans le contexte d’un cancer à fort taux de récidive, l'automatisation du geste permet d'augmenter la fréquence du diagnostic en réduisant la nécessité de présence des chirurgiens.
Pourquoi as-tu choisi l’incubateur Arts et Métiers ?
Etant doctorant à Arts et Métiers, il me paraissait évident d’envoyer ma candidature à l’incubateur. De plus, le réseau des laboratoires de recherche du groupe Arts et Métiers est une garantie d’expertise dans la plupart des domaines scientifiques. C’est un atout majeur pour le développement d’une startup industrielle DeepTech.
En plus de cela, l’incubateur est très dynamique et a su construire des liens avec des collaborateurs efficaces et à l’écoute des jeunes porteurs de projets.
Jozsua Fodor (YMETRY) : « un écosystème adapté à mon projet d’industrialisation »
Quel est ton projet ?
En 2015, j’étais en charge de la conception des microscopes à l’Institut de Biologie de l'École Normale Supérieure. C’est là que j’ai eu l’idée de créer un système de fixation de tête pour répondre à une problématique que les chercheurs en neurosciences avaient soulevé. Ayant vu une opportunité, j’ai décidé de déposer un brevet sur ce projet. Par la suite en 2020, j’ai créé ma startup YMETRY.
Ce système est composé d’une fixation rapide et répétable avec un implant fixé sur le crâne d'un animal sans lui faire de mal. Cela améliore la pertinence des données scientifiques tout en améliorant le bien-être animal en laboratoire. La fixation rapide réduit le stress de l’animal lors des expériences. L’implant est tellement léger (1 gramme) qu’il ne gêne pas l’animal et sa conception le rend imperceptible. De plus, l’implant étant imprimé en 3D en titane grade médical, biocompatible et extrêmement stable, les neurones observés sous le microscope ne bougent que de quelques microns seulement pour un animal éveillé effectuant des tâches de comportement.
Notre clientèle s’adresse aux grandes problématiques de la société actuelle pour les chercheurs qui travaillent sur des maladies comme Alzheimer ou Parkinson.
C’est important pour moi de contribuer aux avancements des recherches sur les maladies neurodégénératives.
Pourquoi as-tu choisi l’incubateur Arts et Métiers ?
Petit à petit, mon équipe s’agrandit et nous commençons à déployer tout un écosystème de produit autour des fixations de tête : accessoires et instrumentations pour la chirurgie et l’expérimentation afin de faciliter le travail des chercheurs.
Il est intéressant pour moi d’être ici car je trouve l’expertise dont j’ai besoin pour la conception et l’innovation de mes produits ainsi qu'un écosystème adapté à mon projet d’industrialisation. Il y aussi la partie subventions qui me permet d’évoluer sur mon projet et la partie d’accompagnement business qui m’évite de tomber dans certains pièges.